24 septembre 2017 à 19:30 avec 1 Luigi Rignanèse et Jean-Marc Massie
Luigi Rignanèse et Jean-Marc Massie lâchent les freins l’instant d’une soirée pour mieux prendre l’élan qui leur permettra de remonter la prochaine pente. Dans le cadre de leur nouvelle création en chantier, ces duettistes atypiques ouvrent leurs cœurs pour laisser s’envoler leurs songes en mille et un mensonges. Ils content leurs récits affabulés, tout en nous dévoilant la lumineuse et magnifique survivance des solitaires solidaires, ces loups esseulés à force de n’entrevoir les relations que dans l’action et le mouvement, jamais dans la contemplation de l’instant.Tout a commencé en Bretagne sur une Samba de coco exécutée avec brio au Magic Mirror de Mythos par une Brésilienne aux origines incertaines. Ce moment de grâce fût à l’origine de l’improbable rencontre entre un italien pur-sang et un italien de sangs mêlés. Depuis, un océan les sépare alors qu’une mère les relie sur la piste des héros lancés au grand galop. Dès sa naissance, le premier fut déchiré entre la douceur suave des amours éthérés et l’amertume incandescente des beautés désenchantées L’alcool le désole comme la brise polaroïde de ses amours à vide, il a trop bu pieds nus à tous les coins de rue. Notre italien de pacotille, quant à lui, est né du retard des horloges. Il fut conçu dans la chambre froide d’un couvent au milieu des têtes de veaux et des quartiers de bœufs. Depuis, il doute à savoir s’il est le fruit de la fornication entre un boucher décomplexé et une novice défroquée ou s’il est plutôt né de l’union entre un Dieu cénobite et une sœur carmélite, rien de moins.
À l’aube de la cinquantaine, devenus maîtres dans l’art de jouer avec les masques, l’un fidèle comme l’ombre de son cœur, l’autre volage comme Pégase, nos deux ritals cumulent à eux deux un siècle de solitudes, un jubilé séculaire à brûler la chandelle par les deux bouts devant les projecteurs du bonheur avant de se retirer vidés au fond du canapé.
On meurt toujours seul sur un dernier souffle de vie menant inexorablement à la poussière cristallisée des cendres étoilées.
Luigi Rignanese
posté le 13 avril 2017 à 11:56 par jmmassie (pas de commentaire)